Au fil des mots

                                     Romain Puértolas

Editeur : Le Dilétante

Année d’édition : 20013

Genre : humour

pages : 252

Synopsis :

IKEA. Ou comment un banal et innocent mot de quatre lettres, prononcé à mi-voix dans un taxi à Roissy Charles de Gaulle, peut vite devenir le début d’une rocambolesque et hilarante aventure. De la crise européenne au régime post-Kadhafiste libyen, un voyage inattendu, riche en quiproquos et rebondissements, ballotera, dans une armoire, un arnaqueur professionnel sur le chemin de la rédemption et de l’amour.

Mon avis :

 Ajatashatru Lavash Patel Se prononce, comme il s'écrit « j'arrache ta charrue » ou « achète un chat roux ». Faux fakir, véritable escroc, beau parleur, arnaqueur en tout genre. Débarque à Roissy, avec en tout et pour tout, un billet de 100 euros, imprimé que d'un seul côté.

" Le premier mot que prononça l'Indien Ajatashatru Lavash Patel en arrivant en France fut un mot suédois. Un comble ! "

En effet, notre Indien a su ensorceler une fois de plus la petite communauté de son village dans le but de bénéficier d'un aller-retour IndeFrance afin d'acquérir un authentique lit pour Fakir, en kit.

Une suite de mauvaises idées, appelez ça mauvaise décisions, tel un jeu de domino, l'entraîneront, dans des aventures plus rocambolesques, les unes que les autres.

Premièrement, son faux billet doit lui acheter son lit, mais il faut bien payer également le taxi. Et là, tel qui voulait prendre est pris. Il faut dire que pour passer inaperçu notre fakir avait troqué son "uniforme", "qui consistait en un pagne en forme d'énorme couche de nouveau-né", " contre un costume en soie grise et brillante, cravate rouge, qu'il n'avait pas pris la peine de nouer, mais d'épingler, et chemise blanche. "

Oui, mais voilà rien ne se passe comme prévu, le lit est plus cher pour cause de promotion dépassée, et IKEA ne l'a pas en stock, il lui faudra revenir le chercher le lendemain matin. Qu'à cela ne tienne Ajatashatru, passera la nuit sur place. Quant à l'argent manquant, ce sera pour lui l'occasion de rencontrer Marie, peut-être la seule bonne idée de son séjour Français.

Donc voici notre Indou, seul dans son hôtel IKEA, ou il passera la nuit, "il se glissa hors de sa cachette en lançant de furtifs coups d'œil vers le plafond du magasin au cas où il y aurait des caméras de surveillance. Mais il ne vit rien qui y ressemblât. D'ailleurs, il ne savait pas trop à quoi ressemblait une caméra de surveillance. "

Quelques heures plus tard, entendant des voix notre fakir "affolé, regarda de tous les côtés et se dissimula dans la première armoire qui passait par là. "

Deuxième mauvaise décision, et le voilà partit pour un long périple le menant de France en Angleterre en passant par l'Espagne et l'Italie sans oublier la Lybie.

Lors de mon rendez-vous hebdomadaire du samedi je vous présentais ce livre comme étant celui que j'avais le plus envie dans ma wich-list de la semaine, ne sachant pas alors que je l'aurai le soir même et que 24h plus tard il serait fini. On s'attache tout de suite à cet héros pas ordinaire, au style de Romain Puértolas, les calembours sont nombreux, et le sourire ne quitte plus vos lèvres tout au long de la lecture. Le style est simple et frais, les rencontres, surprenantes, attendrissantes, riches, surtout pour notre Indou, qui en ressortira véritablement transformé.

Romain Puértolas a su nous parler d'immigration, de maltraitance et de bien d'autres sujets noirs sans qu'il n'y paraisse. C'est un vrai tour de force.

En conclusion :

Une belle histoire, comme je les aimes, c'est donc un coup de cœur, certains sauront lire à travers les lignes d'autres non, moi, j'ai su lire le côté divertissant et le côté plus engagé, et j'ai tout aimé.

En un mot :

Morceaux choisis :

Un instant, il resta couché, plus par stratégie ( celle de faire le mort ) que par la douleur ( quoique... ), entre une poussette et une montagne de boîtes d'ensaïmadas ( vous ne savez pas ce que c'est ? Lui non plus.)

Si, dans les tréfonds de cette malle obscure, perdu entre une petite culotte et un morceau d'ensaïmada, Ajatasdhatru avait invoqué un bon génie, celui-ci lui aurait dit de sa grosse voix de Barry White : "Fakir, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer. La bonne, c'est qu'on vient de te mettre dans l'unique soute ventilée, chauffée et pressurisée de cet avion, ceci t'évitera d'arriver à destination sous la forme d'une glace à l'italienne. La mauvaise, c'est que tu ne visiteras jamais Barcelone, car on vient de te charger dans la soute d'un avion qui va décoller dans quelques instants pour une destination inconnue. C'est reparti pour un tour!"

_ Et à part ça, vous avez des plans pour la soirée ? A quelle heure part votre prochaine armoire ?