Mille femmes blanches
Jim Fergus
Editeur : succès du livre
Année d’édition : 2002
Genre : historique
pages : 385
Synopsis :
En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des "Mille femmes" viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d'Amérique... Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l'une d'entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de soi, peuple d'adoption...
Mon avis :
Bien que ce livre soit de 2002, je l'ai découvert l'année dernière grâce à Luna du forum Livraddict, elle venait de le lire, et son avis, m'avait interpellé. Je le glissais aussitôt dans ma liste pour le challenge ABC de la littérature.
Puis, depuis janvier, je le mettais régulièrement dans mes lectures du mois, et à chaque fois, je ne sais pourquoi, la couverture ne m'inspirant pas plus que ça, je le reportais à plus tard.
Nous sommes dans les années 1870, May Dodd est enfermée dans un asile, "son crime", avoir osé aimer un homme de condition moindre à la sienne, et de vivre avec lui de façon maritale, allant jusqu'à lui donner deux enfants.
Rejetée et enfermée par les siens, elle se meurt d'ennui et à petit feu, tout en subissant les brimades du personnel soignant. Heureusement parmi eux se trouve Martha, qui l'aidera à intégrer le programme Mille Femme Blanche (FBI) en 1875
Même si elles ne sont pas exactement mille, les premières femmes à devoir épouser des Indiens afin d'intégrer ces derniers, sont au moins une bonne centaine au départ, puis le nombre va s'amenuisant telle une peau de chagrin. Pour n'être plus qu'une poignée à l'arrivée.
Jim Fergus, nous conte, cette partie taboue de l'histoire américaine grâce aux journaux intimes, et diverses lettres de son héroïne May Dodd.
Je dois reconnaître que j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Mais un coup l'intrigue lancée et le style accepté, je n'ai pu lâcher le livre.
M'attachant à ces femmes, au choc des cultures. M'indignant des bassesses du gouvernement. Râlant une fois de plus contre "mon ennemi" de l'époque le général Custer, ( chaque fois que je lis un livre de cette époque, j'ai envie de l'étrangler ). Elles n'ont été que des pions, qu'ils n'ont pas hésité à sacrifier, lorsqu'une fois de plus à cause de Custer, Ulysse Grant a retourné sa veste et repris aux Indiens les terres qu'il leur avait données, tous ça parce qu'elles contenaient de l'or.
Les personnages sont attachants, mais j'ai nettement préféré, les jumelles Kelly, et l'originale Elizabeth Flight, à May Dood.
En conclusion :
Le style de narration employé par l'auteur se veut évasif et peu constructif comme tous les journaux intimes, cependant rien ne sera épargné à ces femmes. Humiliation, viol, terreur, guerre, génocide ! Un roman poignant et exaltant
Morceaux choisis :
Au revoir, Harry, où que tu sois...je n'ai jamais perçu aussi clairement que la période de ma vie à laquelle tu as pris part est pour de bon achevée...aurais-je atterri sur la lune que je ne pourrais être plus loin de toi...il me vient la curieuse impression que nos vies personnelles ne sont pas les chapitres d'un livre, mais des volumes entiers, détachés et distincts. Et, pour cette raison, je commencerai demain un nouveau carnet, un nouveau volume donc, qui aura pour titre Ma vie de sqaw. je ne t'écrirais plus, Harry...tu es maintenant mort pour moi, comme je le suis pour toi. Sache que je t'ai aimé. Mais c'était autrefois...
Sombrant alors dans un profond sommeil, j'eus le plus étrange des songes...du moins tout s'est passé comme dans un rêve... Ce devait en être un puisque mon mari se trouvait maintenant avec moi dans la tente et dansait légèrement, sans bruit. Ses pieds chaussés de mocassins s'élevaient et retombaient en rythme tandis qu'il tournoyait silencieusement autour du feu en balançant sa calebasse d'où, pourtant, ne sortait aucun son. Il dansait comme un esprit autour de mon corps allongé. Peu à peu excitée, je sentis un picotement au creux de mon ventre, entre les cuisses- l'immuable appel du désir que little Wolf, paradant faisait naître en moi.
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