Au fil des mots

Ruta Sepetys

Editeur: Gallimard

Année d’édition : 2011 pour la présente édition

ISBN : 978-2-07-063567-2

Synopsis

Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et
son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète
soviétique.

Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, presque sans eau et sans nourriture, entassés dans des wagons à bestiaux, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Logés dans des huttes, sous alimentés, brutalisés, les déportés tentent de survivre et de garder espoir.
Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la
maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère
exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée
par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.

4^ème de couverture :

Lina est une jeune Lituanienne comme tant d’autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d’art. Mais une nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l’arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son frère, Jonas, au terme d’un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plusncruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l’amour des siens et son audace d’adolescente. Dans le camp, Andrius, dix-sept ans affiche la même
combativité qu’elle…

Mon avis :

Un soir, de juin 1941, comme les autres, Lina entend frapper
de violents coups à la porte. Le NKVD, viennent les chercher, ils ont 20mn, pour les suivre. Pourquoi ? Qu’ont-ils fait ? Où est leur père ? Pourquoi
la voisine les regarde de sa fenêtre, comme des criminelles ? Pourquoi les
Russes les maltraitent ? Pourquoi les emmènent-ils dans des wagons à bestiau ? Pourquoi, pourquoi …..

 Lina se pose toute ces questions.

 En faisant de son héroïne, la  narratrice de son roman, Ruta
Sepetys, nous offre un livre poignant, j’ai découvert cette partie de l’histoire
que je ne connaissais pas. Pire grâce au style fluide, aux mots simples de l’auteur, à travers le regard de Lina,  j’ai vécu cette histoire.

C’est un livre fort, qui malgré toutes les horreurs, que
subissent les héros, humiliés en permanence par les Russes, (traités pire que des animaux), nous happe complètement, les pages se tournes, encore et encore. Les chapitres sont courts 4 à 10 pages maximum, c’est ce qui donne cette rythmique.
 On veut toujours en savoir plus. Une carte en début de livre nous montre le chemin que ces déportés on effectués, d’abord jusqu’au camp de travail, puis jusqu’au pôle Nord, où leur condition, seront juste insupportable humainement.

On suit la famille de Lina, mais également tout un groupe,
ceux qui l’accompagnaient dans le camion, qui les conduisaient au train. Car c’est ça la force de ce livre malgré toute la déshumanisation, que le NKVD, veut leurs imposer, ils n’y arriveront  pas, et les groupes de déportés, s’entraideront restant solidaires les uns des autres. Si bien que l’on ne peut que s’attacher au groupe entier, sans exception.
J’ai donc aimé autant les grognons, les grincheux que les gentils.

J’aime beaucoup aussi cette couverture, avec ce brin qui
pousse, malgré la neige et les barbelés. C’est une des raisons qui m’ont  poussé à le sélectionner dans la liste des challenges. Elle représente bien le message de Ruta Sepetys.

En conclusion :

Un livre magnifiquement écrit. Douloureusement révélateur,
de ce que les Russes ont fait subir aux trois états baltes que sont La
Lituanie, la Lettonie et l’Estonie lorsqu’ils les envahir, cherchant à les éradiquer.
 Ruta Sepetys a imaginé le personnage de Lina à travers les témoignages des survivants. Ce qui m’a attristé le plus c’est lorsque j’ai découvert que leur plus grand  espoir reposait  sur une chimère, en la personne d’Hitler.

Contre toute attente, ce livre est une formidable leçon d’espoir,
et d’indulgence.

Morceaux choisis :

(…) Nous étions des milliers et des milliers dans ce cas, et
la pluparts sont morts. Quant à ceux qui ont survécu, ils ne peuvent pas
parler. Bien que nous n’ayons commis aucun délit, nous sommes considérés comme
des criminels.  (…) J’espère de tout mon cœur
que les pages (..) feront jaillir de votre âme la source de compassion la plus
profonde. J’espère aussi qu’elles vous inciteront à faire quelque chose, à en
parler à quelqu’un. C’est le seul moyen de nous assurer que les hommes ne
permettront pas au mal de se reproduire sous cette forme.

 
 
  
  En un mot :  gros coup de cœur

  
  
  
  Lu dans le cadre des challenges suivants :