Au fil des mots

Au fil des mots

Monsieur Georges

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Gilles Warembourg

 

 

Editeur : éditions Atria

 

Année d’édition : 2013

Genre : polars

pages : 220

 

 

Synopsis :

 

 

Juin 1945. Monsieur Georges est de retour dans son village, après trois ans de
déportation. Les habitants accueille leur instituteur en grande pompe : le maire
et sa plantureuse moitié, le curé en soutane, les amis, les élèves
grandis…Détruit, monsieur Georges retrouve le quotidien des Flandres françaises.
Et l’humaniste désenchanté observe d’un œil sceptique le petit monde compliqué
de cet univers rural étriqué.
Isolé au milieu de ses concitoyens
inconscients de ce qu’il a subi, monsieur Georges se mure dans le silence et
s’interroge sur sa propre raison. Mais quand un crime est commis, l’ancien
instituteur s’accuse du meurtre, sans pouvoir expliquer les circonstances ni les
mobiles de son geste. Les interrogations sur la nature humaine se doublent alors
d’une enquête criminelle. La découverte du coupable passe par un douloureux
examen de conscience.
Désormais, monsieur Georges sait que la paix n’est que
la haine qui chuchote…

 

 

 

Mon avis :

 

Un grand merci aux éditions Atria et au forum livre addict pour ce partenariat, et cette belle découverte 

 

C'est un homme brisé qui rentre dans son village, " Monsieur Georges n'est plus le même" de l'avis général, des villageois, leur ancien maître d'école est revenu déprimé, voir un peu fou de ses trois années à Auschwitz-Birkenau. "Si la folie se reconnaît à l'incapacité de vivre avec les autres, alors je suis devenu fou. "

Georges Courcelle, n'arrive plus à reprendre sa vie d'avant, il est peut-être revenu vivant des camps de la mort, mais pas seul, là-bas, il travaillait dans le bâtiment 10, un laboratoire où ses compatriotes servaient de cobaye pour des essais expérimental, ses fantômes le hantent, surtout deux jumelles.

" Revenant de trois ans de tourisme en enfer, j'ai accompli un interminable périple à travers l'Europe dévastée (. ...) oui, je suis détruit, endeuillé de ces valeurs auxquelles j'ai consacré l'essentiel de ma vie. Pilonnées dans l'enfer du camp, elles m'apparaissent aussi incongrues qu'un bouquet de gaillardes fleurissant sur une décharge. "

Le point de vu de Gilles Warembourg est intéressant, son héros revient meurtri, agoraphobe, ses centres d'intérêt ne sont plus les mêmes. À leur retour qui, s'est vraiment intéressé à ses hommes et ses femmes revenus de ses camps, dit de travail ?

Qui a vraiment pris la mesure du mal et de l'horreur ? Les a-t-on écoutés ?

"Je me sens catapulté dans un vaisseau fantôme carnavalesque, je ne supporte plus le soleil, le vent. Je ne supporte plus le ciel. Et tous ces regards me questionnent : "est-il devenu fou ? "

Le village, lui-même a mené sa propre guerre, les résistants, les collabos, les adeptes du marché noir, n'ont pas épargné ce village des Flandres. Et les rancœurs sont nombreuses.

Aussi n'est-il pas étonnant d'y voir un meurtre sur l'un de ses augustes personnages.

Bien que Gorges Courcelle ne soit plus un des piliers du village, ses anciens élèvent les plus âgés continuent de prendre conseil auprès de lui.

"Nous sommes tous des SS en puissance, la différence entre eux et nous, c'est que nous ne sommes pas Allemand ", voilà comment l'ancien instituteur se retrouve derrière les barreaux accuser de meurtre.

La plume de Gilles Warembourg est agréable et réaliste, ses personnages attachants. Les vérités pas toujours agréables à entendre.

 

En conclusion :

 

Ce polar psychologique, est vraiment agréable à suivre, les questionnements nous prennent aux tripes. Un petit coup de cœur en ce qui me concerne.

 

En un mot :petit coup de coeur.jpg un petit coup de cœur en ce qui me concerne

 

Morceaux chois :

 

Puis-je leur montrer, à ces visages souriants, que mon plat favori demeure les croutons de pain noir trempé de bouillon d'épluchures ? Puis-je leur raconter ce plaisir intense et honteux à sucer ces vilains croûtons dégoulinants au fort amusement de nos gardiens hilares (...)

Le mal est chevillé à la vie ; il est l'expression de notre vulnérabilité, de chairs, de sang, consumant à chaque goulée, à chaque battement un temps si éphémère. 



13/10/2013
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