EN AVANT, ROUTE !
ALIX DE SAINT-ANDRE
EDITIONS : Folio
Date de parution : 10 mai 2011
SYNOPSIS :
Alix de Saint-André a pris trois fois la route de Compostelle. La première fois, elle est partie de Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le chemin français, avec un sac plein d'idées préconçues, qui se sont envolées une à une, au fil des étapes. La deuxième fois, elle a parcouru le " chemin anglais " depuis La Corogne, lors d'une année sainte mouvementée. L'ultime voyage fut le vrai voyage, celui que l'on doit faire en partant de chez soi. Des bords de Loire à Saint-Jacques-de-Compostelle, de paysages sublimes en banlieues sinistres, elle a rejoint le peuple des pèlerins qui se retrouvent sur le chemin, libérés de toute identité sociale, pour vivre à quatre kilomètres-heure une aventure humaine pleine de gaieté, d'amitié et de surprises. Sur ces marcheurs de tous pays et de toutes convictions, réunis moins par la foi que par les ampoules aux pieds, mais cheminant chacun dans sa quête secrète, Alix de Saint-André, en poursuivant la sienne, empreinte d'une gravité mélancolique, porte, comme à son habitude, un regard à la fois affectueux et espiègle.
MON AVIS :
Des livres sur le chemin de Compostelle, j'en ai lu des tas, surtout lors de la préparation de mon chemin.
Mais le paradoxe veut que la première fois où j'ai ouvert, En avant, route ! ce fût dans le train qui me ramenait chez moi après trois mois de voyage.
En cherchant une lettre D pour mon challenge ABC organisé par Nanet, je ne sais pas pourquoi, une petite voix ma dit "et pourquoi pas."
Pour tout vous dire j'avais un peu peur de me replonger, dans ce livre, que bien évidemment j'avais adoré. Et si cette fois ci il me décevait ?
Ce ne fût évidemment pas le cas.
Tout comme moi Alix De saint-André n'a pas fait ce voyage, au moins le premier, par goût de la religion, et ce serai faux de croire que seuls, les catholiques, ou protestants, ( excusez moi j'ai oublié la troisième religion cité dans une église Espagnol, d'apprêt ce prète seul trois religions ont le droit de le faire.) font le chemin. Il y a beaucoup de gens qui le font afin de trouver une réponse.
Ce sera le cas du troisième voyage d'Alix de Saint-André, qui faira ce qu'elle appellera le "vrai voyage" celui que l'ont fait depuis chez soi.
Pour le premier elle était partie de saint-Jean-Pied-de-Port, le plus connu et le plus fréquenté. Le mieux balisé également.
Alix de St André est journaliste et Chroniqueuse, mais ce n'est qu'à son retour plusieurs mois plus tard, que l'envie d'écrire sur le chemin la prend. Mais voilà, alors que nous autres pélerins non habitués à écrire, remplissons des pages entières, elle ne prendra pratiquement aucune note, si ce n'est le trajet.
Eyant gardé un contact avec des amies du chemin, elle les rejoinds afin de remplir ce vide, c'est là que le projet du second voyage prend vie, Alix se sent un devoir, elle a abandonné Raquel sur le chemin, et c'est un crime : "Le crime de non-assistance était particulièrement grave ente pélerins : l'abandon d'un compagnon de route faigué ou malade ne pouvait le plus souvent être absous qu'au prix d'un second pélerinage".
J'aime le style qu'elle emploie, emplie d'humour et de poésie, mais des trois voyages c'est le premier que je préfère, parce qu'il m'est le plus proche, j'ai eu moi aussi ma Raquel, et je crois que j'ai été une Raquel aussi parfois.
Le dernier est plus profond, elle nous emmène avec elle et Pascal, est mon second personnage préféré.
Je pourrai parler des heures de ce livre, mais je me conterai de vous dire que je lui ai mis la note de 19/20, juste à cause d'un passage plus intime, même si il est essentiel, afin que l'on comprenne mieux pourquoi elle a eu besoin de repartir.
MORCEAUX CHOISI : (non sans raison)
(...) le linge que j'avais soigneusement étendu en plein vent est trempé d'une eau bien glacée de montagne. Je suspends mes chaussettes à mon sac à dos, de chaque côté de la coquille Saint-Jacques, pour qu'elles sèchent en se balançant."
Dans la matinée, on ces impressions-là, que les gens volent sur la route, légers comme des oiseaux, gais et souriants. Ils vont souvent très vite ; surtout les Basques et les Catalans, habitués des montagnes. Mais l'après-midi, à l'étape, on les voit réparer des crevasses impressionnantes, assis en tailleur sur leur lit.
On ne compte plus les jours
les jours
(...) j'étais au courant de l'existance, entre la France et l'Espagne, des montagnes Pyrénées, merci, mais j'imaginais ensuite tout un pays aussi plat que la Beauce. Erreur. L'Espagne est pleine de bosses, montant, descendant, remontant, redescendant, crapahutant, Raquel et moi, plus les autres qui nous doublent...
Les nuits
Précisions pratiques sur les lits superposés qui meublent les refuges.
Le plus convoité est le lis du bas : on peut garder ses affaire à portée de main, poser son livre ou ses lunettes par terre, et aller faire pipi la nuit sans déranger personne ( à condition de ne pas se prendre les pieds dans les nombreux sacs à dos qui encombrent le dortoir). Inconvénient : on se cogne la tête contre le lit du haut, car on peut s'allonger, mais pas s'assoir.
En revanche, on peut s'assoir sur le lit du haut, mais on est en exil loin du sol, d'autant plus loin qu'il n'y a pas toujours d'échelle pour y accéder. Quand il y en a une, elle peut se trouver à gauche ou à droite, e tête ou au pied du lit, voire tout à fait au bout, selon les modèles, c'est à dire, puisqu'on change de lit chaque nuit, très rarement au même endroit que la veille, ce qui rend toute expédition pendant l'extinction des feux (vingt-deux heures-six heures) fort risquée.
Et le chemin ? "Au début, tu es ébloui par les paysages, mais quand tu rentres chez toi, tu te rappelles que les visages ; les rencontres, les gens, voilà ce qui compte (...)"
Nous accomplîmes ensemble tous les rituels : faire tamponnner une dernière fois nos crédentiales pour obtenir la compostela, le diplôme de pélerin en latin, embrasser la statue de l'apôtre, au-dessus de l'autel, nous agenouiller devant son tombeau au fond de la crypte, et nous cogner la tête contre le pilier de l'ange, pour être intelligentes.
Nous avons applaudi aux larmes le BBotafumeiro, cet énorme encensoir en argent tracté par six ou huit bonshommes, qui se balance au travers de la cathédrale jusqu'au toit dans des volutes d'encens, étreignant le coeur du pélerins épuisés dans une émotion grande comme une joie de l'enfance.
Il y avait encore au moins une dizaine de passage, mais je vous invite plutôt à découvrir le livre.
Et je dédie cette lecture à tous mes "fantômes du chemin" Doris et Evelyne, Suzanne, Christelle, Chantal, Marie-Claude, et bien sur Pierrette et Régine, et tout les autres.
EN un mot : Gros coup de coeur
J'ai lu ce livre pour les challenges suivant
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